Covid-19 : Les vaccinés peuvent-ils infecter les non-vaccinés ?

État actuel des connaissances sur l’excrétion de l’ARNm et de la Spike produite par les vaccins à ARNm anti-Covid-19. Possibilité de contamination de l’entourage des personnes vaccinées par ces produits.

Selon un article publié dans Infectious Disease Research signé par Hélène Banoun, Pharmacien biologiste, ancien chercheur Inserm, Membre du Conseil scientifique indépendant (CSI), il faut s’interroger sur l’excrétion possible de nanoparticules vaccinales ainsi que de l’ARNm et de son produit, la protéine Spike.

En effet, la campagne massive de vaccination contre la COVID-19 est la première utilisation de vaccins à ARNm à l’échelle mondiale. Les vaccins à ARNm correspondent exactement à la définition de la thérapie génique des agences réglementaires américaines et européennes. La réglementation exige des études d’excrétion de ces médicaments et de leurs produits (les protéines traduites).

Ces études n’ont pas été faites pour les vaccins à ARNm (ni pour les vaccins à adénovirus). De nombreux témoignages font état de symptômes et de pathologies identiques aux effets indésirables des vaccins à ARNm chez des personnes non vaccinées en contact avec des personnes fraîchement vaccinées. Il est donc important de faire le point sur l’état des connaissances concernant l’excrétion éventuelle des nanoparticules vaccinales ainsi que de l’ARNm et de son produit, la protéine Spike.

Les nanoparticules excrétées par le corps

Les nanoparticules lipidiques porteuses de l’ARNm du vaccin se répandent après l’injection dans tout le corps selon les études animales disponibles et l’ARNm du vaccin (nu ou dans les nanoparticules ou dans des exosomes naturels) est retrouvé dans la circulation sanguine ainsi que la Spike vaccinale sous forme libre ou encapsulée dans des exosomes (démontré dans des études humaines). Il a été démontré que les nanoparticules lipidiques (ou leur équivalent naturel, les exosomes ou vésicules extracellulaires, VEs) sont capables d’être excrétées par les fluides corporels (sueur, expectoration, lait maternel) et de passer la barrière transplacentaire.

Ces VEs sont également capables de pénétrer par inhalation et à travers la peau (saine ou lésée) ainsi que par voie orale via le lait maternel (et pourquoi pas lors des rapports sexuels via le sperme, car cela n’a pas été étudié). Il est urgent de faire respecter la législation sur la thérapie génique qui s’applique aux vaccins à ARNm et de mener des études sur ce sujet alors que la généralisation des vaccins à ARNm est envisagée.

Suspicion entre vaccinés et non vaccinés

Il existe de nombreux témoignages de personnes non vaccinées ayant présenté des symptômes identiques aux effets indésirables du vaccin après avoir été en contact avec des personnes fraîchement vaccinées. Une étude montre un excès de mortalité dans les classes d’âge non vaccinées au début des campagnes de vaccination, qui pourrait s’expliquer par un phénomène de transmission du vaccin ou de ses produits.
Il est important de ne pas négliger ces témoignages, car les études requises de pharmacocinétique et notamment d’excrétion du vaccin et de ses produits n’ont pas été réalisées malgré la réglementation en vigueur pour les thérapies géniques, qui incluent les vaccins à ARNm selon la définition de ces produits géniques.
De plus, le doute sur la possible transmission du vaccin crée un climat malsain de suspicion des non-vaccinés envers les vaccinés : une clarification serait donc la bienvenue. Les vaccins sont tous basés sur la protéine Spike, reconnue depuis comme la principale responsable de la pathogénicité du virus SRAS-CoV-2 : si la transmission du vaccin ou du Spike est possible, il est logique de retrouver les effets indésirables du vaccin chez des personnes non vaccinées en contact avec des personnes vaccinées.

La salive, la sueur, le lait maternel

On sait peu de choses sur la pharmacocinétique du vaccin. Les LNPs du vaccin sont très similaires aux VEs naturels ou exosomes, dont les scientifiques ont essayé d’imiter la structure et la fonction le plus fidèlement possible. D’après le peu d’études effectuées par les fabricants et des chercheurs indépendants, les LNPs des vaccins ARNm circulent dans le sang et s’accumulent dans la rate et le foie chez souris (et dans une moindre mesure dans de nombreux organes dont les ovaires et les testicules, la moelle osseuse,…). La traduction en protéine Spike persiste 6 à 10 jours chez la souris au site d’injection et 8 jours dans les muscles.
La voie d’excrétion des LNPs varie en fonction de leur taille, dans le cas des LNP de vaccins ARNm l’excrétion devrait se faire principalement par les fèces, mais aussi par l’urine. Les résultats quantitatifs de ces études suggèrent que d’autres voies d’excrétion que les fèces et l’urine devraient être explorées. Des études antérieures aux vaccins à ARNm suggèrent que l’excrétion des VEs est possible par la salive, la sueur et le lait maternel.
Des études ont montré qu’il est très possible que des nanoparticules de taille comparable à celles utilisées pour les vaccins à ARNm soient capables de passage transplacentaire chez l’homme.

Dans le sang, les sécrétions, les tissus…

Les nanoparticules (VEs) sont naturellement présentes dans tous les fluides corporels (y compris les expectorations, la salive et la sueur) et dans les kératinocytes et peuvent transporter des acides nucléiques qui sont ainsi protégés des nucléases. Certains types d’ARN (miRNA) sont sélectivement sélectionnés et enrichis dans les VEs de la sueur à partir du sang.
Aucune étude n’a été trouvée concernant la possibilité de passage des LNPs dans le sperme étant donnée la biodistribution dans tous les organes et fluides, un tel passage est a priori possible et devrait être exploré.
L’ARN viral de nombreux virus est présent dans le sang, les sécrétions et les tissus. L’ARNm des vaccins est injecté en quantités plusieurs fois supérieures à l’ARN viral produit lors de l’infection naturelle. Cet ARNm est retrouvé dans le sang dès le premier jour après l’injection et persiste jusqu’à 15 jours, il est capable de s’échapper des LNPs et d’être encapsulé dans des VEs, il est fonctionnel et peut être traduit en protéine. L’ARNm du vaccin nu ou encapsulé dans les VEs se retrouve dans le lait maternel dès la première semaine après l’injection ; il est protégé des sucs gastriques et peut transfecter les cellules néonatales.

La protéine Spike persiste pendant des mois

L’ARN incorporé dans les VEs ou même nu est capable de transfecter des cellules par inhalation ou passage transdermique. L’administration intranasale, orale, transdermique intraoculaire et sous-conjonctivale de VEs porteuses de médicaments a été testée : Les LNPs peuvent être administrées par voie cutanée, intranasale, intraconjonctivale et par inhalation ; des expériences ont montré que l’ARNm inclus dans ces LNPs est capable de transfecter des cellules. Des essais de vaccination contre la COVID par inhalation de VEs contenant de l’ARNm ou de la spike ont donné des résultats positifs chez les souris et les primates non humains. Les VEs naturelles sont plus efficaces que les VEs synthétiques.
La protéine spike traduite à partir de l’ARNm du vaccin persiste pendant des mois en grandes quantités chez les vaccinés ; on la trouve sous forme libre dans le plasma et encapsulée dans les VEs qui se forment spontanément à partir des cellules où elle a été produite. Ces VEs peuvent délivrer leur cargaison à différents types de cellules, en particulier aux cellules fœtales des mères vaccinées. La spike peut être trouvé dans les kératinocytes de la peau.
Spécifiquement contre les coronavirus, des essais de thérapie génique et de vaccination (notamment avec des ARNm) ont montré la possibilité de transfecter des cellules par voie transcutanée, nasale et par nébulisation à partir de LNPs et même d’ARNm nus. Des exosomes vecteurs de RBD (domaine de liaison) de la spike ou d’ARNm ont été testés par inhalation chez l’animal pour une immunisation anti-COVID-19.

Obligation des études

Toutes ces études montrent que les VEs porteuses d’ARNm et de spike pourraient donc être excrétées par différents fluides corporels et pourraient pénétrer par voie transcutanée ou par inhalation chez des individus non vaccinés (ainsi que par le lait maternel chez les nourrissons et par passage transplacentaire chez les fœtus et pourquoi pas par le sperme). L’ARNm nu pourrait également être excrété et pénétrer.
Les vaccins à ARNm (et adénovirus) correspondent exactement à la définition de la thérapie génique donnée par les agences sanitaires (FDA, NIH et EMA). Selon les réglementations de ces agences, ces produits devraient faire l’objet d’études pharmacocinétiques supplémentaires (en particulier des études d’excrétion) de toute urgence au fur et à mesure que la généralisation de la technologie ARNm semble vouloir s’imposer. En effet, Sanofi lance l’essai clinique du premier candidat vaccin contre la grippe saisonnière à base d’ARNm [92] et Moderna lance l’essai de phase 3 du vaccin contre la grippe à base d’ARNm [93]. Pour ces vaccins anti-grippaux, l’autorisation d’urgence ne devrait pas pouvoir s’appliquer et l’obligation de ces études supplémentaires ne devrait pas être outrepassée.